Les députés ont voté le texte en première lecture par 286 voix contre 238, à la suite du Sénat qui avait largement soutenu le projet de loi début novembre.
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La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a salué les « positions responsables » des socialistes.
© Thomas Padilla / MAXPPP / /MAXPPP
Publié le 10/01/2023 à 22h25
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L’Assemblée nationale a adopté mardi soir, avec le soutien des députés socialistes, le projet de loi d’accélération des énergies renouvelables, au terme d’une soirée animée par une panne approach du système de vote électronique. Munis de bulletins papiers, les députés ont voté le texte en première lecture par 286 voix contre 238, à la suite du Sénat qui avait largement soutenu le projet de loi début novembre.Le soutien du PS et de la majorité du petit groupe indépendant Liot a évité au gouvernement quelques sueurs froides au Palais Bourbon, alors que les écologistes avaient annoncé une abstention et les autres groupes d’opposition un vote contre. Auprès de l’AFP, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a salué les « positions responsables » des socialistes et de Liot ainsi que le travail de « coconstruction » mené pour accélérer le déploiement de l’éolien et du solaire en France, qui accuse un web retard. Une fee mixte réunira des députés et sénateurs le 24 janvier pour tenter d’établir un texte de compromis, en vue d’une adoption définitive.Une panne techniqueLe scénario de la soirée a été pimenté par une panne approach de l’habituel système électronique de vote des députés, avec boutons à leur pupitre. La présidente Yaël Braun-Pivet a fini par suspendre la séance, afin d’organiser un scrutin par bulletins papiers. De quoi causer plusieurs heures de retard et quelques scènes d’énervements ou cocasses, selon les goûts. Il y a une « demi-heure de queue, chacun feuillette pour trouver son nom » dans la liasse de bulletins nominatifs sur la desk, « un vrai scandale », a pesté le LR Hubert Brigand.À LIRE AUSSIArtus – Pourquoi l’énergie sera durablement chère« C’est le bordel, je n’ai jamais vu ça en trente ans », a ironisé le vieux routier Charles de Courson, du groupe indépendant Liot, pendant que le socialiste Jérôme Guedj tentait d’accélérer les choses en faisant l’appel. « Nous y sommes parvenus », a ri la présidente de l’Assemblée en rouvrant la séance à 21h30. La journée était chargée pour l’exécutif avec en parallèle la présentation par Elisabeth Borne de la réforme controversée des retraites. Et le soutien des socialistes au projet de loi sur les énergies renouvelables a fait un peu retomber la pression. « Cette loi a fait l’objet d’un vrai travail de dialogue entre les différents camps politiques et avec le gouvernement », a estimé le député Dominique Potier (PS), qui revendique des « avancées majeures » grâce aux 70 amendements déposés par son groupe.« Marché libéralisé »Les écologistes ont opté, eux, pour une « abstention d’attente » afin de « mettre la pression ». « On attend mieux », par exemple sur le déploiement des renouvelables sur le bâti existant, a souligné la cheffe d’EELV Marine Tondelier. Les insoumis ont voté contre, s’inquiétant d’ « un marché libéralisé » avec une « multitude de contrats de gré à gré », selon Maxime Laisney. Hostile au projet de loi, le communiste Sébastien Jumel a appelé à ne pas faire de « cadeau au gouvernement » le jour de la présentation de la réforme des retraites.À LIRE AUSSI2023, l’année de l’énergie solaire ?« Vigilance »A rebours de leurs collègues sénateurs, les députés LR ont ferraillé contre le projet de loi, ses « dérogations injustifiées accordées à l’éolien », une « énergie intermittente », déplorant également un « saucissonnage » des textes énergétiques. Automotive un projet de loi dédié au nucléaire arrive au Sénat dès le 17 janvier, avant la future programmation pluriannuelle de l’énergie. A l’extrême droite, le RN Nicolas Meizonnet a fustigé les futurs panneaux solaires et éoliennes « partout et à perte de vue », un « scandale » qui va « massacrer paysage et patrimoine », pour des énergies de “très faible rendement ». Le projet de loi vise à réduire les délais d’set up et rattraper le web retard de la France en matière d’énergies renouvelables: 19,3 % de la consommation finale brute d’énergie, bien en deçà de voisins européens.À LIRE AUSSIArtus – Énergie : ce qui attend les ménages les plus aisésParmi les principaux débats : le sujet smart de l’aval des maires avant d’implanter éoliennes terrestres et panneaux solaires. Dans la lignée d’un compromis trouvé au Sénat, l’Assemblée a validé un dispositif de planification, avec des zones « d’accélération » prioritaires pour installer les renouvelables, sous réserve de l’approbation des communes. La mesure crispe la gauche et des ONG comme Greenpeace qui déplore « un level noir majeur qui va encore plus freiner le développement de l’éolien terrestre en France ». WWF redoute aussi une forme « d’usine à gaz ».
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