Un système de santé à bout de souffle en cette fin d’année 2022

Le système de santé français termine l’année dans une pressure extrême, faisant face à une triple épidémie malgré un manque criant de soignants.

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L’année 2022 se termine dans de fortes tensions sur le système de santé français.
© NICOLAS LIPONNE / Hans Lucas / Hans Lucas through AFP

Publié le 30/12/2022 à 18h04

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À son arrivée en juillet 2022 au ministère de la Santé, François Braun évoquait un « système de santé à bout de souffle ». Six mois plus tard, la scenario semble n’avoir fait qu’empirer. Manque de soignants à l’hôpital comme en ville, urgences débordées… la pressure est extrême sur le système de santé en cette fin d’année, malgré la « refondation » promise par le gouvernement. Une « triple épidémie » hivernale s’est abattue sur un dispositif déjà exsangue, malgré les milliards d’euros déversés depuis 2020 dans le cadre du Ségur de la santé pour renforcer l’attractivité du secteur.Si la scenario s’est améliorée sur le entrance de la bronchiolite et du Covid-19, elle s’est tendue pour la grippe, le ministre de la Santé évoquant mercredi « une explosion des cas » entraînant une saturation des providers de réanimation. Partout, les appels au 15, les passages aux urgences et le recours aux brancards dans les couloirs sont anormalement élevés. Localement, comme en Savoie et dans l’Ain, des « plans blancs » ont été déclenchés, qui permettent des déprogrammations d’opérations non urgentes afin de libérer des lits.La grève des généralistes intensifie la tensionLes « défaillances » du système ont des conséquences funestes, a souligné le syndicat Samu-Urgences de France, qui a recensé 30 « morts inattendues » de personnes en attente de prise en cost hospitalière depuis le 1er décembre en France.Même s’il est difficile d’en mesurer l’affect, la nouvelle grève déclenchée chez les généralistes entre Noël et le jour de l’an a encore accru la pression sur l’hôpital et les urgentistes libéraux de SOS Médecins. « Plus de 50 % » des cupboards sont fermés, a indiqué à l’AFP le collectif Médecins pour demain, qui avait estimé à près de 80 % le niveau de sa première mobilisation, les 1er et 2 décembre. Sa revendication centrale demeure la hausse du tarif de la session à 50 euros pour créer un « choc d’attractivité » vers une médecine de ville écrasée par les tâches administratives et qui n’apparel plus les jeunes.Tout en reconnaissant « les difficultés et parfois l’épuisement de certains médecins libéraux », François Braun a « fermement » condamné ce mouvement, alors que la négociation de la conference liant ces praticiens à l’Assurance maladie n’est pas terminée. L’ancien urgentiste a jugé qu’il n’était « pas acceptable que l’accès à la santé des Français soit ainsi mis à mal » dans « une semaine de tous les risks ». Son successeur à la tête de Samu-Urgences de France, Marc Noizet, a estimé que cette grève arrivait « au pire des moments ». Mais tous les médecins hospitaliers n’ont pas critiqué l’motion.« Les infirmiers – plus que les médecins – ont l’impression de boucher les trous »La coalition intersyndicale Motion praticiens hôpital a demandé « que le mouvement des médecins libéraux soit pris à sa juste considération : il n’est que la face émergée de l’iceberg qu’est la déliquescence de notre système de santé ». L’amélioration des situations de travail est au centre des attentes. « Il y a une réponse financière », mais elle n’est pas suffisante, a estimé vendredi l’urgentiste Mathias Wargon. Il faut « une réponse de fond qui est d’assurer une qualité de vie au travail, un intérêt du travail », a-t-il commenté sur France Information, en related que « les infirmiers – plus que les médecins – ont l’impression de boucher les trous ».À LIRE AUSSIKervasdoué – Les généralistes, ces mal aimés du système médicalUn collectif de plus de 5 000 médecins, soignants et brokers hospitaliers a exigé récemment un horaire défini et un ratio maximal de sufferers par infirmier. Ce qui nécessiterait d’embaucher « environ 100 000 infirmières et infirmiers » sur trois ans. À eux seuls, les Hôpitaux de Paris veulent recruter 2 700 infirmiers en 2023, et autant en 2024. Il faut dire qu’en quatre ans, les effectifs infirmiers de l’AP-HP, d’environ 17 000 en 2018, ont fondu de 10 %, avec pour conséquence une proportion de lits fermés qui s’est aggravée, à 16 %.François Braun a réaffirmé cette semaine qu’il annoncerait dès janvier les « grands axes » de restructuration de l’offre de soins, à l’hôpital comme en ville, sur la base des travaux du Conseil nationwide de la refondation (CNR). « C’est tout le système de santé qu’il faut remettre à plat, et cela devient pressing », prévient Motion praticiens hôpital.À LIRE AUSSIGrève des médecins : sont-ils si mal payés ?

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